Une course qui vaut le détour !


Dimanche 14/09/2003


Championnat de France des métiers de bouche,
 lac de VASSIVIERE.



    "Je veux bien que la Haute Vienne, c'est pas la porte à côté, mais pourquoi on part si tôt ?", en l'occurrence vendredi en début d'après midi pour la course du dimanche matin. De toute évidence Michel ne comprend pas, il va comprendre, bientôt.

    La verte prairie, les forêts opulentes, les douces collines, le lac de Vassivière, tout ça risque de nous changer du circuit de Rungis, tracé au cordeau entre les entrepôts, ou nous avons nos habitudes automnales pour le championnat de France hôtelier. Pour ce périple étaient réquisitionnés Ludo, Pierre Clot, Laurent, Michel et Eddy. La logistique étant du ressort du dernier nommé, lequel se pointe, en retard d'ailleurs, tenant en son bec point de fromage mais des feuillets indiquant le chemin à suivre, le tout trouvé sur internet.

    Cap est mis sur Pierrefitte, ou nous attend le logement mais jusqu'à 20 h seulement, après, plus de réceptionniste. Personne ne connaît Clermond- Ferrand, ça tombe bien, une visite fortuite mais rapide est ordonnée par Laurent nommé copilote de la voiture 1. Après quelques dizaines de kilomètres à sillonner la verte campagne Creusoise, on sent Eddy un peu emprunté, moins sur de lui. Son truc, c'est de repérer des camionnettes blanches équipées de gens du cru et demander la route, il fera exception avec un habitant visiblement  imbibé lui déclarant
"oui, oui, vous avez bien pris la bonne route pour venir jusqu'ici !" Certes, mais ce qui nous intéresse, c'est d'aller à  destination depuis ici ; il s'ensuivra une explication fumeuse et une crise de fou- rire des occupants. Arrivé à 20 h à Pierrefitte, sur le gong, point de lac, juste des étangs qui tiennent plus de la grosse flaque d'eau que du petit lac, vingt maisons et du bétail en pagaille, mais, au sol, des flèches, puis des barrières et une ligne d'arrivée, on n'est pas loin, c'est sur, mais de gîte, point. Une sympathique Limousine (c'est pas une voiture, pas plus qu'un bête à corne dont il est question ici) nous indique un soucis  sur la dénomination. Nous devions rejoindre Pierrefitte en Vassivière, or nous voilà à Pierrefitte en Creuse. Rien de grave, 80 bornes d'écart et un grand éclat de rires. Le plan ORSEC est déclanché. D'abord trouver un resto ouvert, ce qui, dans la région est une sacrée performance, finalement rapidement couronnée de succès, la motivation était grande. Les bestiaux dans les champs ont échappé au pire, l'ablation du faux filet sur pied. Ensuite joindre la réception du village de vacances afin de ne point dormir dehors ou alors trouver un quincaillier correctement pourvu en pinces monseigneur et pieds de biche. Toutes nos petites affaires étant arrangées, nous nous devions de lyncher le coupable, Eddy a donc dû supporter quolibets, moqueries et jeux de mots aussi douteux que l'itinéraire par nous subi dans la résignation et le silence relatif. Si un jour vous partez dans le désert, à défaut de savoir ce qu'il convient de faire, nous, on à une idée de ce qu'il ne faut pas faire : emmener Eddy.
    Après un coup de Chablis sur la terrasse, face au lac, tout le monde sombre dans le sommeil vers une heure du matin. Grenoble- Vassivière : 9h, comme dirait Patrick, c'est pas une contre- performance, c'est une non- performance.
   
    On ne peut pas décemment parler de surprises tant les tuiles qui nous tombent sur la gueule ces dernières années à l'occasion de ce championnat tiennent de la tradition.

    Le lendemain, au lever la vue plongeante sur le lac caressée de la lumière douce du soleil explose aux yeux. Après le petit dèj, une reconnaissance du circuit et le premier essai des roues qui vont vite est prévue, 120 m de dénivelé au tour, à parcourir 7 fois, le circuit est superbe, comme les paysages traversés et les routes excellentes. Après que Ludo est mis un point d'honneur à nous égarer sur les traces d'une cascade fantôme au bas de six bornes de descente, à remonter donc, nous retournons au camp de base. Déjeuner à "l'os qui fume", nous aussi, on finissait par fulminer dans l'attente des pâtes. Petite sieste, pas assez longue au goût de certains, soirée agréable, courte et dodo.
 

Méditation dans
la cambuse.
Laurent dans son exercice
favori.
Ludo aussi.

 

    Laurent est très motivé, un peu moins après la reconnaissance, il n'empêche, ce foutu maillot lui échappe depuis six ans, cette fois ça suffit !
 Départ pour la course à 8h en vélo pour les esquimaux (10° au cardio) ou en voiture pour les autres. Le départ est donné à 9h30 par Poulidor, Pascal Hervé est annoncé ainsi que Lucien Aymard. Ca part d'entrée, au 50m, un homme est en tête, suivi dans le même tour de deux autres, on ne les reverra que l'arrivée franchie. Après trois tours, Laurent vient voir Eddy et Michel et demande de rouler. Presque aussitôt, il le regrette mais tient un tour et demi à ce rythme, derrière, le nettoyage a commencé, le peloton est bien dégraissé à une quinzaine d'unités. Michel attaque, suivi d'Eddy et d'un autre, inutilement, tout est à refaire. Dans la dernière boucle, le contre part à trois dont Eddy. Michel et Laurent contrôlent. La dernière bosse est fatale à Laurent. Résultat : Eddy : 5e, Michel : 10e, Laurent : 12e, Ludo : 15e et Pierre Clot : 3e en plus de 70 ans, chapeau !


    Après le buffet, le retour se fera classiquement par des routes d'un ordinaire éhonté, décourageant l'aventurier qui sommeille en Eddy. Toutefois, le destin, parfois chafouin a mis (lentement) sur notre route, un car exhibant sur la face arrière cette citation : " l'important n'est pas de savoir ou, mais dans quel esprit tu arrives " SENEQUE


 

Tableau de bord

Dénivelé total 855 m
kilométrage 72.6
 moyenne horaire 34.6
température moyenne 13°C
température mini  12°C
température maxi  20°C

 


 

Face au lac et au
 soleil...
...encore un peu d'été