Le bonheur est dans le pré
Du samedi 7 au lundi 9 juin
Le Ventoux est
solitaire. Posé sur sa plaine, il ne commande aucune
vallée, il ne fait passer nulle part. Il ne sert à rien
d'autre qu'à être grimpé .... |
S'il est vrai que les voyages forment la
jeunesse, alors à la SCA, on a entamé une formation continue et
intensive depuis un petit mois. Après l'épisode Varois pour
cause d' Epervier, place à la Drôme provençale, les cerises y
sont mûres, paraît-il. Le choix du département ne s'est pas
fait par hasard, certains d'entre nous y ont leurs habitudes et même
leurs racines, paraîtrait même que la Drome est " le
plus beau département Français" on ne résiste pas à
de tels arguments. Ce coup-ci, le prétexte de la cyclosportive
ne tient pas, nous n'étions pas inscrit à l'épreuve qui
hantait le Ventoux ce samedi, nous avions d'ailleurs carrément
oublié que ce fut ce jour là.
Donc, ambiance vacances familiale puisque ce
week-end était prévu avec femmes, enfants voire poisson rouge
si l'animal devait souffrir de solitude bocalière. Pour résumer,
la famille d'Eddy devait fournir la majorité de l'effectif,
Marie-Jo avait amené son mari et donc, Patrick, sa femme, vous
me suivez ? Michel était aussi du voyage, les autres, pour des
raisons aussi diverses que variées n'avaient pu être de la fête
mais auront l'occasion à l'avenir de se rattraper.
Arrivée samedi à l'heure de la sieste à
SEDERON, ce que confirme la non- activité débordante de ce
sympathique village. Après un repas bienvenu, il est décidé
d'aller se mesurer au Ventoux. Peu après Sault, des panneaux
connus nous indiquent la tenue de la Ventoux. Au fil de la
montée, nous évoluerons avec la voiture balai et les tout
derniers de la course, donc forcément pas très saignants ni
loquaces quand nous les dépassons. La dernière partie, au
dessus du chalet Reynard est une vacherie redoutable grace aux
effets conjugués de la pente, du vent et de la chaleur
implacable, certains l'avaient oublié un peu vite.
Florence, la femme d'Eddy surprise de notre promptitude à
escalader ce caillou n'aura pas le temps de dégainer le numérique
pour immortaliser l'exploit. Là haut, il ne fait pas chaud. Des
touristes Allemands posent des questions sur le matériel,
d'autres s'inquiètent du braquet à utiliser pour tenter
l'ascension pour la pentecôte. Descente rapide et retour au camp
de base après un détour touristique sur des routes au calme
stupéfiant dans le but de terminer la cuisson de ceux qui
n'auront pas encore été suffisamment frits. Patrick, selon une
habitude bien ancrée a enrhumé tout le monde dans la montée et
aspire à une fin paisible, ce que conteste Michel maintes fois
rappelé à l'ordre. Marie-Jo s'inquiète de douleurs tendineuses
perverses tandis que la myxomatose traînée par Eddy depuis
quelques jours l'empêche de donner le meilleur.
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Le lendemain, la montagne nous appelle, certains plus que
d'autres. Bon bien sur, ce n'est pas les grandes Jorasses mais
une jolie petite montagne dodue. Une belle étendue vierge, ornée
de belles maisons de pierres dorées, habillée de bosquets de
genets flamboyants et tendue de champs de lavandes odoriférants,
la journée s'annonce belle, paisible et chaude. Autant le dire
tout de suite, ces promesses ne seront pas entièrement tenues.
Nous l'avons compris lorsque les quelques 2000 participants d'une
course d'orientation ont pris s'assaut notre terrain de jeux et
ont déboulés en courrant, en marchant ou en rampant devant,
derrière ou en travers de nos pas. Pour terminer la journée, un
bain dans la Méouge s'impose. Une rivière turquoise à la température
idéale, dotée de vastes baignoires ou de puissants jacuzzis naturels ou agrémentée de belles
cascades ou de vastes plans d'eau reposants, une vaste panoplie
ou tout le monde trouve ce qu'il cherche pour peu que l'on
cherche à se baigner. Il reste juste à avaler une glace avec ce
foutu chocolat qui ne veut pas tenir lorsque l'on mord dedans,
espérant vainement se délecter de la glace et de chocolat, au
21e siècle, la science à encore du travail pour réaliser cet
exploit ultime.
Lundi, la dernière cartouche est engagée
dans le canon. Départ sous un soleil déjà de plomb à 9h du
matin. Le parcours est préparé par Patrick, il ne faut pas traîner,
le timing est serré. Six cols plus ou moins hauts, longs
ou sévères sont sur la feuille de route. La chaleur
devient vite accablante mais les paysages sont souriants avec des
villages de pierres joliment perchés aux effluves de tilleul et
de pin et les routes simplement désertes. La chasse à la
fontaine fraîche et à la cerise mûre devient un travail à
temps plein, mais la récompense en vaut la peine. On rentre un
peu à la bourre et aussi passablement fatigué avec plus de 2000m
de dénivelé au compteur. Juste le temps de se restaurer et de
plier les affaires dont certains (pas de délation) ont
copieusement tartinés le gîte et c'est le départ. Un week- end
rempli et sympathique, un de plus.