Samedi 19 octobre 2002



Ca y-est, on le tient notre chrono par équipe. Après la tentative foirée pour le national UFOLEP, après l'anulation de St Vulbas, celui-là on ne voulait pas le manquer.

Constituer une équipe pour un chrono à quatre est rarement chose facile. Après avoir cru pouvoir aligner deux équipes, la SCA sera finalement représentée par une seule et encore figure parmi les quatre un éclopé souffrant tour à tour et en l'espace d'une seule semaine, jolie performance, de fatigue générale (tout ce qu'il y a de plus virtuelle), de mal de hanche, de cou (suite à une manoeuvre de " sprinteur " dans le lit) et enfin d'une douleur au talon (sans objet en vélo).

Bref, Denis, Franck, Michel et Patrick claudiquant se présentent à L' Abergement (01) pour 38 km de balade sur un joli parcours varié de 18 km à enchaîner deux fois présentant une belle partie roulante et, plus délicat à négocier, une succession de bosses entrecoupées de descentes, freiné par un petit vent de face et de nord.

L'échauffement est une formalité, expédié rapidement, au sens propre du terme. De retour à la voiture, 10 mn avant le départ, Franck observe avec angoisse son pneu, ou du moins ce qu'il en reste, c'est à dire de la chappe et un peu de gomme parsemmé sur les épaulements, c'est tout juste si la chambre ne se montre pas, en tout cas elle essaye, en témoigne des gonflements suspects sur les flancs. La panique du propriétaire au bord de la crise cardiaque tranche avec le calme de Denis étalant déjà les outils pour l'ablation de la carcasse et le remplacement par une enveloppe quasi-neuve. Patrick est à la pompe, Michel aux statistiques et laisse tomber un prémonitoire " la dernière fois qu'on a eu un problème technique avant un chrono par équipes, cinq minutes avant le départ, on a fait deux " que personne ne relèvera. L'incident est clos, la roue et Franck sont placés sous tente à oxygène. L'ordre de départ est méticuleusement discuté par les stratèges de la bande. Michel fera le départ relevé par Denis, puis Patrick et enfin Franck, tout fonctionne....sur le papier puisque Michel déchausse au départ et se retrouve en fin de groupe, les relais se succèdent et l'évidence se révèle au fil des kilomètres, Patrick ne relaie pas, il attaque et commence à causer des problèmes voire des trous, il ne roule plus, il vole, derrière on sert les dents, les fesses bref tout ce qui peut être serrable. Franck aboie à une autre équipe ratrappée de dégager de sa roue. Les parties dénivelées sont abordées prudemment, Denis souffre d'un point de côté, à l'entendre gueuler, il souffre vraiment, au mental il tient, c'est parti pour un deuxième tour, curieusement plus fluide dans les relais, moins heurté et tout aussi rapide, Franck plie mais ne cède pas, Michel assure le train dans les bosses, Patrick continue de jouer le TGV sur le plat appuyé par un Denis revigoré. Les dernières pentes se présentent et Denis se sacrifie pour le groupe, c'est à trois que nous couperons la ligne, le quatrième n'est pas loin.
Le verdict de la montre tombe : 54'03", deuxième de la catégorie à 14" des vainqueurs, ça énèrve quand même un peu. Les quatre pourront fêter leur place ou noyer cette petite déception (selon les caractères) dans du beaujolais village arraché à la force du mollet.

La solidarité est une belle chose dans l'équipe, à vrai dire elle ne se manifeste pas seulement en course mais aussi au volant ou les deux conducteurs n'ont pas hésité à planter leurs voitures en se garant dans une ornière boueuse, ignorant que l'autre faisait de même un peu plus loin.