Chrono des balmes

Dimanche 5 octobre 2003

    On venait à peine de faire sécher notre casquette d'organisateur du tour du lac de Paladru, qu'on allait devoir se tremper le cuissard et le reste pour le chrono des balmes à Reventin Vaugris. Il n'était pas question de louper cette épreuve pour deux raisons, la première est qu'après le stress de la veille, un peu d'exercice physique dans un environnement hautement vivifiant ne pouvait qu'apaiser les nerfs et rafraîchir les idées, ensuite, nos amis d' HORIZON 38 étaient nos partenaires dans le cadre du "trophée présence" patronnée par le quotidien le DAUPHINE LIBERE. Un trophée bien nommé puisqu'il récompensait les coureurs ayant cumulé les meilleurs temps sur les deux épreuves, une récompense matérialisée par une superbe réalisation en verre.

    D'accord, question temps, depuis ce tour du lac très arrosé, c'était pas vraiment le top et si la pluie s'arrêtait de temps à autre, c'était pour préparer un orage ou une tempête puisque le vent s'invitait à la fête, bref une super météo, enfin pour les îles Kerguelen. En ce début d'après midi, la tempête était à l'intérieur de la voiture, Michel pestait contre Eddy, très en retard tandis que Patrick, a l'heure, lui, la performance est de taille, gardait le moral et expliquait à son équipier qui n'en croyait pas un mot, "qu'un échauffement court, des fois, c'est pas plus mal". Eddy se pointe avec sous le bras une excuse qu'un gamin de quatre ans n'oserait pas avancer : "j'faisais une sieste...trop longue". Arrivée à pied d'oeuvre, il reste quarante minutes tout rond pour retirer les dossards, enfiler les combinaisons de ski, pardon de chrono, s'échauffer et s'élancer, un boulevard, quoi !
     Les rescapés de cette traversée à la nage sans tuba entre les Côtes d'Arey et Reventin nous dissuadent d'utiliser les lenticulaires voire le casque de chrono, estiment les manchettes et jambières de rigueur. Le vent est terrible, la grande descente est paraît-il tout spécialement casse-gueule grâce aux feuilles et à l'humidité, on verra à l'usage, vu que la reconnaissance est passée à la trappe.

    18 minutes d'échauffement, c'est trop peu pour Michel, suffisant pour Patrick et Eddy. C'est le genre de chrono, ou le coeur n'a aucun mal à monter tout de suite, la bosse de 2 bornes arrive après 300m de course. Quand je dis "la bosse", c'est bien une bosse, pas un talus, sans pignon de 21, point de salut. Au sommet, les jambes sont toujours en prise avec une succession de toboggans conduisant sur la fameuse descente. Une descente effectuée au mieux sur le mouillé, au pire sous les effets parfois conjugués de la grêle et des châtaignes. Certains affirment  avoir été la cible de noix de coco, mais ils ont dû descendre trop au sud. Un gros freinage, juste pour vérifier l'inefficacité du dispositif sous la pluie ("tu t'en fous du freinage, un vélo de chrono, c'est pas fait pour freiner" Daniel) et c'est parti pour un grand bout droit, enfin, ça roule. Pas longtemps, la route tourne et à la sortie d'un village, grosse rafale de vent pour Michel qui a failli tâter du macadam. Vélo inconduisible, penché comme un voilier contre le vent, le plateau est inutile à 25 à l'heure, la pluie redouble, la visibilité est nulle, le rendement aussi. Les conditions météo changent du tout au tout en une minute, il y a des fois, on se demande ce qu'on fait sur un vélo.

    Tout le monde ne se plaint pas, Patrick signe le deuxième temps dans la catégorie et enlève par la même occasion le trophée malgré "un  coeur qui ne montait pas" (ha bon!).

Tableau de bord

Dénivelé 215 m
Distance 23
Température moy. 9° C
    Température maxi.            10°C