Dimanche 7 septembre 2003

    Le parcours est connu, on courrait ici même l'année dernière le départemental chrono. Connu et apprécié avec de belles parties roulantes, un gros poil venté et quelques talus, histoire de rompre la monotonie de cet exercice solitaire. Le casting aussi, on le connaît, Patrick PENOT est au manettes mais pas au guidon, on ne peut pas tout faire.  C'est lui qui est à l'origine du tracé et responsable de la sécurité. Loïc ANGOT prend au vol la casquette de directeur de l'épreuve, une casquette livrée avec du stress, des bouffées de chaleur et un chrono pour donner les départs. Jean François CHIRPAZ tenait ferme le micro durant toute la journée,  et supervisait l'organisation les semaines précédentes. Les clubs de l'Isère apportent des bras et des jambes qui serviront à organiser et à pédaler selon un planning réglé par Régis CORRONT. Régis, à l'abri et à l'informatique  a précisément décidé de sortir au moment ou  la flotte tombait par seaux, par solidarité envers les derniers concurrents sans doute.

    La surprise du jour, c'était la météo, la journée commençant sous un franc soleil palissant au fil des heures sous les nuages, qui  épaississaient pour tomber sur les  dix derniers partants. Une flotte épaisse, abondante, complétée pour le côté fun par des bourrasques de vent, empêchant, sous peine de gamelle immédiate, de se poser sur le guidon de triathlète. La sonorisation de cette averse étant assurée non pas par Jean François, mais par des roulements de tonnerre. Les dix derniers galériens étaient ravis du spectacle ainsi donné en leur honneur bien qu'un rien humides.


    Dans la plupart des cas, la place de Patrick dans un chrono, est connue à l'avance, comme ça pas de surprises. de la déception peut être, mais pas de surprises. Sa place à lui, c'est la 2eme. Il collectionne ses 2eme places comme d'autres accumulent les pin's, les autocollants, les porte- clés ou les ennuis, avec obstination. Mieux, il arrive à coller au premier avec rarement plus que quelques secondes d'écart, voire une seconde. Alors bon, on se disait bien qu'un jour ou l'autre il finirait par les gagner ses quelques foutues secondes. Ce jour c'était ce dimanche, pas pour n'importe quelle épreuve, pour le régional chrono. Pourtant ça ne partait pas terriblement fort, d'abord signaleur zen, la relève tarda à arriver et puis surtout les sensations à l'échauffement n'étaient pas bonnes, le coeur peinait à monter et les jambes portaient les stigmates du chrono de la veille. Le garçon n'est pas du genre à se poser des questions et à tenir compte de broutilles. Il lui restait juste à éviter l'écueil de l'année dernière à savoir partir trente seconde après l'heure H pour cause d'absence sur la ligne. Résultat : un temps canon (27'07"), le deuxième au scratch et le maillot de CHAMPION RHÔNE ALPES du chrono. Patrick devait se soumettre au contrôle anti- dopage (pourvu qu'il ne recherche pas le saucisson), une formalité longuette dans le cas qui nous occupe. Le temps pour recueillir suffisamment de liquide (75ml), un exercice demandant une parfaite maîtrise de sa vessie, surtout si l'on n'a pas assez bu. Le toubib a fini par le relâcher avec son récépissé (un mot prédestiné), le même que les pros. Outre le futur champion Rhône alpes séniors B, pardon 30- 40, selon la nouvelle nomenclature, la délégation abrésienne était composée de Martial, d'ailleurs forfait, la faute à ses activités de barman au comice agricole de Chimilin, Romain, lui aussi forfait à cause d'une déculottée footballistique datant de la veille et restée dans les jambes. Passons maintenant aux valides à savoir Franck et Michel.  Tous les deux d'une forme convenable et signant la 5e et 6e place en  séniors B. Amateurs de détails croustillants, passez votre chemin, Eddy n'était pas du voyage, dès lors la journée fut calme.

    Recevoir la Marseillaise sur un podium est sans aucun doute un rêve, en tout cas un moment unique... qu'a vécu Loïc ANGOT. Qu'avait il dont accompli en ce jour ? Il était né, simplement quelques années auparavant et les responsables de l' UFOLEP lui offrirent une carte musicale sur la plus haute marche en souvenir d'un récent championnat de France venu à bout de ses nerfs pour arracher un dossard.

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