Le 8/09/2003

 

Cipollini ? Un grand comique !

On connaissait surtout Mario Cipollini pour sa maestria dans les sprints massifs mais il faut reconnaître que, ces derniers temps, son fameux travers qui consiste à abandonner tous les grands tours auxquels il participe, dès que les premières pentes se profilent à l'horizon, est en train de prendre le dessus.

Et là, lors du dernier Tour d'Espagne, il semblerait que le grand Mario ait réussi à faire encore plus fort que les fois précédentes.

Petit retour en arrière :

Cette année, les organisateurs de la Vuelta avaient choisi de limiter à 21 le nombre d'équipes participantes à leur épreuve.

C'était sans compter sur l'équipe Domina Vacanze (celle de Cipo) qui, déjà privée du Tour de France sollicite l'obtention d'une "wild-card".

La société organisatrice du Tour d'Espagne accepte d'offrir cette invitation à l'équipe Italienne à la condition sine qua non que Mario Cipollini soit aligné. L'accord est conclu et le nombre d'équipes participantes porté à 22.

Mais, à moins d'une semaine du départ de l'épreuve, c'est un coup de Trafalgar qui s'abat sur l'organisation : Domina Vacanze fait savoir que Cipollini, hors de forme, ne s'alignera finalement pas au départ de la Vuelta.

Rouges de colères et sans doutes vexés de s'être fait gruger de la sorte, les organisateurs menacent alors de retirer la wild-card offerte à l'équipe Italienne. Cette pression porte ses fruits puisqu'on apprend, peu après, que Cipollini, tout compte fait, sera là.

Hélas, la joie des organisateurs sera de courte durée. Refusant toute interview mais indiquant à droite à gauche, hors micro, qu'il ne venait là que pour que ses coéquipiers puisse prendre le départ, Cipo s'éclipse après seulement 28 kilomètres de course, incapable de suivre le rythme de ses coéquipiers lors du chrono par équipe, ces derniers étant même obligés de le pousser à six reprises dans la petite bosse émaillant le parcours. Celui que la presse surnommait "le Roi Lion" quitte finalement son hôtel en catimini, dimanche au petit matin, non sans distribuer quelques baffes à un photographe qui le traquait, preuve qu'il avait encore un peu d'énergie à revendre.

Au bilan, en six participations à la Vuelta, Cipollini n'a jamais terminé cette épreuve. C'est presque aussi bien que pour le Tour de France ou Mario a abandonné lors de ces sept participations.

 Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est lamentable, a commenté Victor Cordero*, organisateur de la Vuelta, en découvrant l'abandon du sprinteur italien. C'est triste pour le cyclisme, pour les spectateurs, pour nous organisateurs et je dirais même pour Cipollini, qui ne sort pas grandi de cette affaire, estime Victor Cordero.

Dites, rassurez-moi : c'est ça qu'on appelle "un grand champion" ?

 

F. PELISSIER

* source AFP  

 (Crédit photo : site officiel de Mario Cipollini)