Du vendredi 5 à la nuit du dimanche au lundi 8/09
Chronique d'un week-end de folie
Sur le papier déjà, on savait que pour
s'ennuyer, il faudrait faire preuve d'une imagination de scénariste
des "feux de l'amour" et surtout trouver les quelques
minutes vides à remplir d'ennui. Pas simple. Dans la pratique on
était loin de la vérité. Dire que ces deux jours de fin de
semaine sont fait pour récupérer du labeur, il y a de toute évidence
tromperie sur la marchandise, j'vais vous coller la répression
des fraudes aux fesses.
Comme entrée en matière, une petite réunion
de club le vendredi soir aux ABRETS pour l'organisation du tour
du lac. Une réunion menée au chrono, à l'issue de laquelle, on
pouvait aspirer fort à l'allongeade. Que nenni, l'a fallu boire
un pot. Manque de pot, tous les cannis avaient tiré le rideau,
heureusement une pizzeria à emporter (les pizzas sont à
emporter, pas le fond ni la tenancière) disposait de liquide à
boire enveloppé d'aluminium même pas assez rigide pour en faire
un cadre, tout se perd mon pauv' monsieur. En cette belle nuit
pas vraiment chaude mais étoilé, les bancs municipaux au
confort viril nous tendaient leurs assises pour siroter peinard
notre précieux butin. Bien organisé, l'endroit disposait même
de vendeur mobile de fumette, et d'une patrouille de gendarmerie
pour le volet sécurité. A la mi-nuit, tout se beau monde a pris
la direction des draps avec, sur, sous ou sans les autres.
Samedi en début d'après midi après une
courte matinée bien occupée, direction Chanaz. C'est bien
simple, la mélancolie du canal de Savières serpentant
gentiment, on peut plus s'en passer. Accessoirement, il y avait
un chrono entre Chanaz et Yenne, pas long, treize bornes et une
bonne occasion pour mettre les jambes en ordre de marche pour le
régional du lendemain, enfin idéalement, c'est comme ça que ça
doit se passer. 4e place pour Patrick, la 9e pour Michel et 19e
pour Franck. Ce dernier insistera lourdement pour attendre la
remise des prix, accordé. Heureusement, Patrick enlève une
coupe et des couteaux Laguiole à la lame "alimentaire".
Le minimum, penserez vous. Oui, mais la dot du garçon se
compose d'une machette Coréenne, étudiée pour débiter du boa
ou du bananier et du premier prototype d'opinel à la lame noire
et dont le lavage provoque chez le propriétaire la consternation
braillante.
Dimanche, le jour de gloire commence dans des
bâillements prolongés et comme signaleurs pour le régional chrono. Bon, ce coup-ci, on a
l'équipement du campeur, à savoir la chaise pliante, les
talkies-walkies pour commenter tout et rien, éventuellement
assurer le non assoupissement du collègue, la casquette, la
bouteille d'eau, les lunettes et pour l'élégance, une sublime
chasuble orange fluo pour exciter la noiraude livrée avec un
panneau trop gros pour jouer au ping-pong et pas assez pour
servir au tennis. Patrick ayant raflé le titre, Franck la 5e
place et Michel la 6e, on allait pouvoir goûter au repos bien mérité
du guerrier l'âme apaisée par la satisfaction du devoir
accompli et le reste trempé de la flotte déversée à
pleines vannes. Théoriquement , oui !
En ce jour, se tenait aussi LA
PRISE DE LA BASTILLE, une plaisanterie de 2 km à 18 % de moyenne
avec des passages à 23%. Un tordu, y'a pas d'autres mots, considérant
la distance un peu juste et la difficulté juste digne des écoles
de cyclisme a promu les 50 premiers bons pour un second round
l'après midi. Paraît que c'est terrible, bien fait, fallait pas
y'aller. Eddy s'y est collé, Laurent aussi, normal, il était 49e,
pas Denis, il est à l'organisation. Ces trois sont terriblement
toxiques, et, comme certains éléments chimiques, ils
potentialisent leurs énergies. J'explique : déjà depuis
quelques jours, Michel recevait des invitations appuyées à se
joindre aux joyeux drilles avec le plus de monde possible,
partant du postulat suivant : plus on est de fous, plus on ri. Le
titre régional en poche, les portables se sont mis à chauffer,
et c'est sous une pression insoutenable que Michel et Patrick ont
du céder. Nos correspondants ont littéralement suivi notre
route, contrôlant la bonne marche, réitérant des menaces
honteuses ou des promesses de vengeance, il a même été
question de sodomie sur la place publique, une réminiscence des
tortures moyenâgeuse sans doute, manquait plus que le supplice
de la roue par le frère inquisiteur et le tableau était complet.
Cette montée de la Bastille est un vrai journal, en plus des
pourcentages, on peut lire des encouragements et des messages
aussi divers et mystérieux que "ou est ma roue" ,
" allez le Zè" , "allez caliméro" ou
"chauve qui peut". Arrivés à pied
d'oeuvre, les yeux rougis témoignaient d'une grosse avance sur
la boisson (la boisson seulement ?) ou de l'émotion de nous
voir, mais ça m'étonnerait, on ne les connaît pas aussi émotifs.
Ca ressemble fort à un traquenard ou je ne m'y connais pas. Un
très bon copain s'était joint (sans jeu de mot) à la fête, un
certain Nicolas, Nicolas...Feuillatte pour être précis,
un gars tout ce qu'il y a de bien, pétillant et léger. On a
mollement tenté de négocier une heure de départ souhaitée
puis reportée avec des négociateurs plus vicieux que des
acheteurs de grande distribution, pas si simple. Car, voyez-vous,
l'embastillé d'origine ou d'adoption est volontiers accueillant
mais revêche à l'idée qu'il vous faudra quitter forcément
trop tôt la place, de la Bastille, et pour une raison à la con
selon lui.
Si rire cinq minutes représente le bénéfice
d'un steak, c'est un cheptel de deux cent bêtes qui a été
croqué ce soir là.
Le grand prix de la folie pure a été remportée haut la main
après une longue échappée par un Denis survolté, ne gérant
jamais une avance pourtant confortable sur ses poursuivants. Une
question demeure : pourra t-il ramener le maillot du meilleur
grimpeur, un maillot que tous voulaient faire porter par Michel,
emmené par Laurent et Eddy et tous ceux, nombreux, intéressés
par la course d'équipe .
Poursuivi par de la feuillantine
au chocolat volant en rase motte jusqu'à la porte, on a fini par
trouver la faille, pas facilement.
Pouvez pas savoir tout ce qu'on a célébré :
Pajay, Plouay, un double futur parrainage, un futur mariage et
une future naissance, la cigarette de l'amitié, enfin pas tous,
y'en a qui ont de la volonté, alors, quoi !
VU.......
Leçon de diététique : Un rhum- coca.....light